mercredi 7 avril 2010

Gerotoxon

Le gérontoxon est l'opacité cornéenne la plus fréquente dont l'incidence augmente avec l'âge (d'où son autre appellation d'arc sénile).
Il est constitué de dépôts lipidiques du stroma cornéen pouvant réaliser avec le temps un cercle complet. Il laisse en périphérie un liseré limbique visible.
Localisé en périphérie de la cornée (limbe), il ne modifie pas la vision.
Il ne s'accompagne pas de douleur, de rougeur, ni de larmoiement. Il est en général bilatéral et symétrique.
Il ne contre-indique pas le prélèvement de cornée après la mort

Le gérontoxon est considéré comme physiologique après 50 ans et ne nécessite pas de bilan ophtalmologique.
Il convient de rechercher une dyslipidémie et des pathologies cardio-vasculaires associées.

Chez l'enfant, on parle d'arc juvénile ou d'embryotoxon qui peut être associé à d'autres pathologies comme une cholestase et une tétralogie de Fallot avec un embryotoxon postérieur dans le syndrome d'Allagille.

Pour en savoir plus

Diabete gestationnel

Définition

Le diabète gestationnel se définit par la présence d'un état d'intolérance au glucose diagnostiqué pendant la grossesse en dehors de tout antécédent de diabète connu avant la grossesse. Il s'observe au cours de 1-13 % des grossesses (3-6 % en France). Ces diabètes se développent plus particulièrement à partir de 24-28 SA du fait d'une augmentation de la sécrétion de l'hormone lactogène placentaire à ce terme de la grossesse qui favorise l'insulino-résistance.

Complications du diabète gestationnel

Les diabètes gestationnels augmentent le risque materno-foetal. Ils sont associés à une augmentation de la prévalence des prématurités, de la mortalité périnatale, des macrosomies (avec risque accru de dystocies des épaules ou de lésions du plexus brachial), des hydramnios, des maladies des membranes hyalines, de certaines cardiopathies, des hypoglycémies néonatales et des ictères néonatals. L'intolérance au glucose n'étant pas présente en début de grossesse, les diabètes gestationnels ne sont pas associés à un risque accru de malformations.
Chez la mère, le diabète gestationnel majore le risque d'infections (notamment de la sphère urinaire), les hémorragies de la délivrance, les hypertensions artérielles gravidiques et les accouchements par césarienne. Le risque de récidive d'un diabète gestationnel lors d'une grossesse ultérieure est de 50 % et le risque de développer un diabète de type 2 à distance est également très augmenté (de l'ordre de 50 % à 10 ans).

Facteurs de risque

Les facteurs de risque de développer un diabète gestationnels sont :

  • un âge maternel supérieur à 35 ans,
  • la présence d'un surpoids chez la mère avant la grossesse (IMC > 25 kg/m2),
  • une prise de poids excessive pendant la grossesse,
  • des antécédents familiaux de diabète de type 2
  • et la multiparité qui triple le risque de diabète gestationnel par rapport à une femme primigeste.

Des antécédents personnels de diabète gestationnel, de fausse couche ou de mort foetale inexpliquée, de macrosomie, d'hydramnios et d'accouchements prématurés doivent également faire rechercher un diabète gestationnel. Les femmes originaires d'Afrique du Nord, d'Asie ou du Maghreb, sont plus à risque de développer un diabète gestationnel.

Diagnostiquer un diabète gestationnel

Le dépistage est recommandé à partir de 24 SA, chez toute femme enceinte.
En cas d'obésité maternelle, d'antécédents de diabète gestationnel ou de diabète dans la famille ou en cas de glycosurie, un dépistage est recommandé dès le premier trimestre de la grossesse.
Il n'y a pas actuellement de consensus international concernant le meilleur test permettant de dépister un diabète gestationnel. On utilise :

  • soit le test de O'Sullivan : il consiste à ingérer 50 g de glucose à jeun et à doser la glycémie une heure après. Une glycémie inférieure à 1,3 g/l élimine un diabète. Si la glycémie est égale ou supérieure à 2 g/l, le diabète gestationnel est confirmé. En cas de glycémie comprise entre 1,3 et 2 g/l, il est recommandé de pratiquer une épreuve d'hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO avec ingestion de 100 g de glucose à jeun) pour confirmer ou infirmer le diagnostic. Le diagnostic est confirmé si au moins deux mesures de glycémie veineuse sont égales ou supérieures aux seuils suivants : glycémie à 0,95 g/l à H0 ; 1,8g/l à une heure ; 1,55 g/l à deux heures ; 1,4 g/l à trois heures. Si une seule des glycémies est supérieure ou égale à ces seuils, on parle d'intolérance au glucose.
  • soit le test de l'OMS peut être pratiqué. Il consiste à ingérer d'emblé 75 g de glucose à jeun. Le diabète est confirmé si la glycémie est supérieure à 1.4 g/l, 2 heures après l'ingestion de glucose.

Prise en charge thérapeutique

Les mesures hygiéno-diététiques doivent être initiées rapidement et permettent dans la grande majorité de cas d'éviter la mise à l'insuline. Elles consistent en des apports nutritionnels adaptés à la corpulence et aux habitudes de vie de chaque patiente. Cependant, les apports alimentaires ne doivent pas être inférieurs à 1600 kcal/jour chez une femme enceinte (apports recommandés : 20-30 kcal/kg/jour), même si cette dernière est obèse, des apports plus bas pouvant être associés à une hypotrophie foetale et majorer le risque materno-foetal. Le fractionnement des glucides est fortement recommandé en cas de diabète gestationnel et généralement très efficace. Il consiste par exemple à manger le fruit du repas, 2 heures après ce dernier si la glycémie post-prandiale est inférieure à 1,2 g/l.
L'auto-surveillance glycémique est indispensable et doit être réalisée avant chaque repas et deux heures après (soit 6 fois/jour). Elle a pour but de vérifier que les objectifs glycémiques sont atteints : glycémie à jeun inférieure à 0,9 g/l et glycémie 2 heures après les repas inférieure à 1,2 g/l.
Tous les antidiabétiques oraux sont contre-indiqués en cas de grossesse en France, même si des études ont été menées avec certains d'entre eux dans cette indication. La mise en route d'une insulinothérapie (1 à 4 injections par jour) est donc nécessaire si les mesures hygiéno-diététiques citées ci-dessus ne suffisent pas pour obtenir les objectifs glycémiques qui sont très stricts pendant la grossesse.