mercredi 24 février 2010

Ictere neonatal, quand s inquieter?


Ictères à bilirubine libre

  • Ictère dit « physiologique » : il n'est dû qu'à l'immaturité du foie à la naissance. Le nouveau-né possède un très grand nombre de globules rouges contenant de l'hémoglobine F (fœtale), globules qui doivent être remplacés par des globules chargés d'hémoglobine A (adulte). Cela provoque une hémolyse (destruction de globules rouges) importante en très peu de temps. Le foie n'a parfois pas encore bien développé son équipement enzymatique pour transformer toute la bilirubine libre, qui va alors s'accumuler et provoquer un ictère.
  • Ictère au lait de mère : ictère peu intense observé chez un enfant nourri au sein, et qui se prolonge toute la durée de l'allaitement maternel. On peut en faire le diagnostic en chauffant le lait maternel à 60 °C avant de le donner à l'enfant : l'ictère disparaît.
  • Ictères hémolytiques : chez le nouveau-né, on peut aussi retrouver des causes pathologiques. Le risque est que l'accumulation de bilirubine soit telle qu'elle en devienne neurotoxique : en effet, à partir d'un certain taux, la bilirubine franchit la barrière hémato-encéphalique et touche gravement le cerveau, entraînant un ictère nucléaire par atteinte des noyaux gris centraux de l'encéphale.
    • incompatibilité rhésus entre la mère et l'enfant : cas le plus à risque d'ictère intense. La mère est Rh -, l'enfant Rh+, avec présence d'anticorps antiD chez la mère. L'enfant développe une hémolyse à la suite du contact avec le sang maternel lors de l'accouchement.
    • incompatibilité ABO : mère de groupe O, enfant A, AB ou B
    • ictère infectieux : dû à une infection du nouveau-né
    • maladies des globules rouges : déficit en G6-PD, maladie de Minkowski-Chauffard
    • ictère dû à la résorption d'hématomes importants : bosse séro-sanguine, céphalhématome, etc.

ictères à bilirubine conjuguée: les icteres cholestasiques sont rares chez le NN


  • Les traitements de l'ictère chez le nouveau-né
  • pour un ictère léger : exposer l'enfant à la lumière du jour (pas en plein soleil), et le faire téter beaucoup pour favoriser l'éliminitation de la bilirubine via les selles et l'urine.
  • photothérapie : on place l'enfant en couche avec protection ophtalmique sous des lampes émettant de la lumière dans la région spectrale bleue entre 400 et 550 nm, pour que cette lumière dégrade la bilirubine
  • médicaments : inducteurs enzymatiques, perfusion d'albumine
  • exsanguino-transfusion : ictère grave, avec risque d'ictère nucléaire : il s'agit d'enlever le sang de l'enfant (exsanguiner) et de le remplacer par une poche de sang (transfusion). On le fait petit à petit, de 5ml en 5ml
Tout nourrisson qui a une jaunisse au cours des 24 premières heures de sa vie devrait faire l’objet d’une évaluation complète, car la cause est alors vraisemblablement pathologique. La concentration sérique maximale de bilirubine à elle seule n’est pas un indicateur suffisant du potentiel de toxicité à la bilirubine (Reiser, 2001). Chez les nourrissons qui souffrent d’un ictère pendant une période prolongée (pendant plus de sept jours) ou d’une hyperbilirubinémie conjuguée (supérieure à 30 mmol/L), il peut s’avérer nécessaire de faire d’autres évaluations

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