mercredi 31 mars 2010

La présence de lentes sur une pilosité axillaire ne doit pas faire évoquer la « descente » de poux de corps mais la « montée » de morpions

Analyse de l'image

On note des taches foncées dans les régions pilleuses du thorax et des creux axillaires.
L'examen rapproché objective un renflement situé directement sur les poils. Il s'agit de lentes, ce qui écarte parmi les ectoparasites, le sarcopte scabei homininis, agent de la gale.
La présence de lentes sur des poils axillaires et thoraciques doit faire évoquer la présence de phtirius inguinalis ou morpion.
Bien que la localisation axillaire et thoracique ne soit pas la plus fréquente, le fait que l'on trouve des lentes accrochées aux poils n'est pas en faveur d'une parasitose à pediculus humanus corporis (pou de corps) dont les formes adultes peuvent être retrouvées sur le corps mais qui pondent leurs oeufs dans les vêtements et non des lentes s'accrochant aux poils.
La présence de taches brunâtres traduit la présence de déjection de ces parasites hématophages.

Diagnostic de phtiriase

L'homme est le seul réservoir de ces parasites. La contamination s'effectue par contact direct le plus souvent lors de rapports sexuels. Ainsi, la phtiriase est considérée comme une maladie sexuellement transmissible. Sa découverte doit faire rechercher la possibilité d'autres infections sexuellement transmissibles (IST).
Une contamination par contact indirect (linge, literie) est possible.
Le motif de consultation est habituellement la présence d'un prurit dans des régions pileuses. En dehors de la présence de la forme adulte mobile, les lentes (taille de 300 à 800 µm) accrochées à la partie initiale du poil doivent être recherchées au mieux à la loupe, (ou visibles avec le zoom d'un appareil photo numérique parfois plus disponible...).
Le pubis, la zone péri-anale, la pilosité pectorale et axillaire, la moustache et la barbe doivent être examinés. La présence d'une atteinte ciliaire a même été décrite. Sa découverte chez un enfant doit faire évoquer (prudemment) la possibilité d'un abus sexuel.
Des lésions de grattage (éventuellement surinfectées) et des adénopathies satellites peuvent être observées.

Principes de prise en charge

Le traitement repose sur l'utilisation d'agent pyréthrinoïde de synthèse (disponibles en spray ou en lotion) en prenant soin d'éviter la projection oculaire et l'inhalation de produit. Ce traitement est à renouveler 8 à 10 jours plus tard. Un rasage peut parfois être proposé. Il convient de proposer au patient d'examiner et de traiter les partenaires sexuels et de rechercher des IST associées

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